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Art Valais dévoile une œuvre graffiti monumentale au cœur de Zermatt

150 ans après l’ascension du Cervin par la première alpiniste, Lucy Walker, l’artiste Jasm One rend hommage à l’alpinisme féminin tout en soulignant les défis sociaux et environnementaux actuels.

L’Histoire
Le 22 juillet 1871, un télégramme en provenance de Zermatt parvient à la rédaction du journal
« Journal de Genève ». La Britannique Lucy Walker (1836-1916) a réussi : elle est la première femme à être parvenue au sommet du mont Cervin – vêtue d’une jupe de flanelle, comme toutes les dames à l’Époque victo- rienne. Elle décroche ainsi le fleuron de l’alpinisme féminin, seulement six ans après que le Britannique Edward Whymper a été le premier homme à conquérir cette montagne. La nouvelle se propage rapidement en Europe et en outre-mer.

La Fresque
Située juste en face de la gare de Zermatt, l’œuvre de 200 m2, accueille les visiteurs à leur arrivée dans la sta- tion. Inaugurée le 24 Août 2021, cette fresque fait partie du projet Art Valais et de son parcours Eau.
150 ans plus tard, alors que Zermatt est pour la première fois de son histoire dirigée par une présidente (Romy Biner – deuxième mandat en cours) et que le GIEC décrète l’état d’urgence climatique, l’artiste urbain Jasm One interroge le public sur la place des femmes dans le sport et dans la société en général et sur l’enjeu de préserver nos ressources naturelles. L’œuvre de 18 m de haut est née en deux semaines dans des conditions difficiles, entre pluies et températures hivernales, en plein été 2021.

Les Symboles
Au premier plan : Un triangle bleu symbolise le Cervin et l’ascension (sportive et sociale). A l’intérieur de celui-ci est peinte une image d’archive de l’alpiniste lors de son exploit. Du triangle tombent des stalactites marquant la fonte de la glace.

La phrase « No peak rise above her» (aucun sommet ne lui résiste) pose le titre de l’œuvre en amenant une double lecture. D’une part, elle fait référence directe au poème consacré à l’alpiniste, d’autre part, dans le contexte de l’enjeu climatique, cette phrase peut être associée à l’inertie de l’humanité à changer son comportement face aux défis climatiques.

Au second plan : La fresque murale présente une femme élégante vêtue d’une robe crinoline, des gants en cuir et d’une corde d’alpinisme. Si l’œuvre reprend l’image de Lucy Walker, le visage est toutefois volontairement coupé au niveau du nez afin de désacraliser le visuel et permettre à chacun de s’identifier dans cette projection.

En arrière-plan : l’artiste a réalisé une trame graphique reprenant le motif anglais du pied de poule. Cet élément marque la référence à la mode, au luxe et au rôle historique et déterminant des Britanniques dans l’essor de la station.
Les couleurs : Chaque couleur utilisée dans l’œuvre est issue de couleurs existantes dans l’espace visuel envi- ronnant. Toutes les tonalités de brun ont été choisies sur la base des bois des balcons et des façades annexes. Alors que le bleu donne une ouverture sur le ciel, le noir et blanc reprend le fond original du mur et les montagnes.

A propos de Art Valais /Art Wallis
Art Valais est un projet visant la création du plus grand musée d’art urbain à ciel ouvert. Engagé dans un premier parcours basé sur le thème de l’eau, Art Valais amène l’art des grandes métropoles et les artistes d’envergure internationale à s’inviter au cœur des Alpes pour questionner et sensibiliser le grand public à la valeur de nos ressources naturelles et culturelles.

Victoria Marchand

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